Ecrire un compte-rendu est un exercice particulier,
nécessairement incomplet et forcément subjectif.
Cette édition 2015 du CES s’annonçait
exceptionnelle pour la France :
une présence record d’exposants
accompagnés par 2 ministres
et le président du Medef, relayée
par une couverture médiatique
sans précédent.
Le mercredi 7 janvier, en France, tout a changé
et rien ne sera plus comme avant.
Pas simple dans ces conditions de porter
un regard objectif sur les nouveautés présentées.
D’autant que ce cru 2015 n’est pas un CES de rupture.
La French touch
Avec 120 entreprises présentes sur le salon, la France est le 1er pays
représenté en Europe, la plaçant au 4ème rang mondial (!) derrière les US,
la Chine et Taiwan.
À côté des « habitués » du salon
les Parrot, Withings, Netatmo
ou encore sen.se de nombreuses
start-up avaient fait le déplacement.
Réunies sous la bannière « French
Tech », 66 jeunes pousses exposaient
à l’Eureka park (la partie réservée
aux start-up) soit 1 entreprise sur 4.
Conseil Régional de Basse Normandie, était composée de 4 exposants
et d’une quinzaine de visiteurs. C’est la 2ème fois que des bas-normands
font le déplacement « en meute ».
paroles…
Emmanuel MACRON
Axelle LEMAIRE
Pierre GATTAZ
Conquérir de nouveaux marchés, trouver
des distributeurs ou des partenaires, bref
favoriser le business. La présence
d’Emmanuel Macron, d’Axelle Lemaire et de
Pierre Gattaz démontre la volonté des
politiques et des partenaires sociaux de
faire de ce salon une vitrine de
l’innovation à la française.
Médiatiquement parlant c’est gagné !
Le petit grain de sable du dispositif c’est la soirée « Talent Sharing » organisée par le Medef afin de « networker ».
En guise de networking, les participants se sont retrouvés assis en plénière dans une salle immense (et donc au remplissage éparse) et, après les discours d’Axelle Lemaire et de Pierre Gattaz se sont succédées de nombreuses start-up qui avaient toutes 1 minute pour pitcher leur métier/produit/service.
Cela a duré longtemps, très loooongtemps, trop en fait et les derniers sont passés devant une salle quasiment vide.
Les entreprises ont dû s’acquitter de 500€ pour pitcher, les boissons étaient payantes (10$ la bière) et le networking n’a pas eu lieu…
C’est navrant de constater que le Medef ne se donne pas les moyens humains et financiers d’organiser un évènement à la hauteur des enjeux que représente le CES pour les entreprises françaises…
Impossible de passer à côté des TV, il y en avait beaucoup.Toujours plus fines, toujours plus connectées (mais sans réel standard), toujours plus K. On avait le 4K, place à la SUHD pour « Super Ultra HD » donc le 4K mais en mieux.
Et pour les fines bouches on nous
a présenté les écrans 8K soit 4x plus
de pixels que les 4K. Alors oui c’est beau,
oui les noirs sont vraiment vraiment noirs
mais franchement à quoi sert cette course
au pixel un peu vaine…
Internet of Pets
Présence renforcée des objets qui augmentent
nos animaux de compagnie,
du collier connecté (Scout 5000) chez Motorola qui embarque
une caméra, au Petnet qui distribue « intelligemment »
la nourriture à votre compagnon l’empêchant ainsi de trop
manger et favorisant le monitoring de l’ensemble.
A quand l’application pour apprendre à être un bon maître ?
Comme un avion
SANS AILE
est une des grosses tendances
de ce salon : petits, grands,
pour les pro, pour Mme Michu
avec ou sans caméra
(mais plutôt avec), des drones
sérieux ou encore des modèles
bien tuning.
même si les champs d’application des drones sont très
étendus (cartographie, immobilier, événementiel,
sport…), les contraintes réglementaires liées à leur
utilisation civile en Europe, et surtout en France, en
limitent encore le déploiement.
Technical tendencies
Pas moins de 11 constructeurs (Ford, Audi, VW, Toyota…)
avaient fait le déplacement jusqu’à Vice City.
L’exercice n’en reste pas moins nouveau pour ces derniers,
plus habitués à parler modèles qu’usage et interfaçage.
Certains comme Audi ont fait le choix de la démonstration technologique en faisant
rouler un voiture autonome de San Francisco à Las Vegas (bon, avec un humain
derrière le volant au cas où...).
Ford a pris le contre-pied en posant une question pertinente : la technologie
sera-t-elle accessible et utile ? La marque déploie un plan sur 10 ans s’appuyant
sur de l’expérimentation aussi bien sur les business model que sur les utilisateurs
ou des partenaires technologiques. Avec des thèmes comme l’urbanisation
massive, la qualité de l’air (ou l’absence de qualité), la mobilité partagée…
Contrairement à l’année dernière - cf Big Data et little boulette - Ford se veut
rassurant sur la protection des données et des 25 gigabytes de données que
la marque récolte par heure et par véhicule dans le cadre de son programme
Big Data Drive.
50 milliards d’objets connectés en 2020,
vous avez très certainement lu
cette prévision. C’est beaucoup surtout
si on les compare aux 2 milliards
de smartphones actuellement
en circulation.
Au CES on retrouvait logiquement (attention liste non exhaustive) :
des montres (dont l'Activité Pop de Withings), des trackers d’activité ( avec
le Healbe Gobe qui calcule les calories ingérées en mesurant
le taux de glucose dans le sang) ou encore des systèmes de surveillance
(MyFox Security System qui prévient des intrusions et se pilote à distance via
une appli, il peut fonctionner 6 heures sans électricité et en cas de coupure
Wi-Fi il peut se connecter à un autre MyFox situé à moins de 3 km via ondes
radio). Multiplication des devices, des tonnes de data et toujours pas de prise
en compte réelle de la préservation des données…
Peut-être, enfin, le sujet du CES 2016 ?
Impressions 3D
en temps réel
Le CES 2014 avait été très impressionnant en
matière d’imprimante 3D. On est plus circonspect
à propos de cette cuvée malgré un nombre
incroyable d’exposants. Mis à part des évolutions
du côtés des filaments et des matières (le bois,
le fer chez Makerbot ou encore le Chocolat chez
3D Systems), pas grand chose de neuf.
Ha si ! le filament PLA conducteur de Proto Pasta.
On a donc pu voir un drone (encore un)
fabriqué via une imprimante.
Le prix moyen de l’impression 3D étant toujours
compris entre 1 000 et 2 000€, cela risque
de prendre encore pas mal de temps avant
une adoption par le grand public.
La présence d’Oculus s’est renforcée lors de cette édition. La taille du stand a été multipliée par 20
et une grosse partie du staff a enchainé keynotes et conférences
de presse. La V3 du casque a été présentée, avec comme
principale évolution le son 3D, sans qu’aucune date de sortie
ne soit indiquée. 2015 maybe…
Solution hardware et software libre et complètement ouverte aussi
bien pour les périphériques que pour les casques VR.
Il est possible de commander le casque (199$) ou de télécharger
toutes ses infos techniques pour le fabriquer soi-même.
Techniquement le hardware se situe entre l’Oculus V1 le V2
et fonctionne plutôt bien. La démarche reste très intéressante,
à suivre donc…
On a pu aussi voir, et non testé, le Sulon Cortex qui promet de
réconcilier réalité virtuelle et augmentée. En dehors de son design
« particulier », l’objet serait bardé de capteurs et intégrerait des
caméras. Les kits de développement seront fournis cette année
pour environ 500$.
Reste que les casques de réalité virtuelle sont lourds,
encombrants et ne font pas honneur à votre sex appeal !
de disruption. Cette édition 2015 est celle de la consolidation
voire de la transition. Comme souvent, c’est du côté de l’Eureka
park qu’on en prend plein la vue et, cette année, les français
étaient aux avant-postes. Espérons que les frenchies sauront
surfer la vague et passer de l’idée au marché.
est en pleine explosion. Au-delà de la question des usages, des standards ou de l’interconnexion
entre ces objets, reste la question du traitement/stockage des données personnelles
qui ne semble toujours pas être prise en considération par les acteurs du secteur.
normande et des entreprises conquérantes portées
par le Pôle Tes et la Région.
Jérôme Caudrelier
Digital Airways
et Fundatrix
présentent TT-Bee pour rendre
tous les objets connectés.
C..TEX DEV
présente CommunicoTool,
une application au service de l’autisme.
BodyCap et Ob'Do
présentent In Great Shape, une solution
pour accompagner les séniors dans
leurs pratiques sportives.
Giroptic, caméra 360° produite
par des Lillois.
Connected cycle, la pédale connectée
et GPS.
Pure, coque qui fait batterie. Coque
« apprend » de votre utilisation et vous
donne un « vrai » temps restant de batterie.
Neoh, l’Oculus du casque audio ?
http://www.3dsoundlabs.com/Prizm, lecteur audio intelligent qui apprend de
vos goûts et humeurs et enchaine les titres.
Rollkers, système qui se fixe sous les
chaussures et qui permet de marcher plus vite.
iSketchnote, « surface d’écriture » qui se plug
à une tablette et qui permet de numériser
des notes ou dessins.
Pix4D, (re)vu sur le stand Parrot, une solution
logiciel pour faire de la 3D à partir d’images
aériennes.
Akoustic Arts, agence conseil en stratégie
sonore, qui présentait le « A », une enceinte
directionnelle et communiquante.
FH TrueIQ, FleishmanHillard propose une
solution de social command center qui a
assuré la couverture du CES et c’est très
impressionnant.
Iris HUD, est un système d’affichage portable
fixé au pare-soleil et qui connecte une voiture
affichant ainsi le gps, les sms, tweet…
PicoBrew pour devenir brasseur de bière.
Cher mais assez « amazing ».
Inmotion, le Segway abordable
pour Mme Michu
The Dash, projet Kickstarté dont un proto
présenté sur l’Eureka.
Visuels et vidéos provenant des marques exposantes, d’articles journalistiques et de Casusbelli.